Découvrir l'alpinisme dans la région de Chamonix

Découvrir l'alpinisme dans la région de Chamonix

Auréolé d'une image de sport extrême et réservé à une élite, l'alpinisme est pourtant accessible au sportif lambda. Dans le secteur très réputé du massif du Mont Blanc, Xavier Vimal, guide à la compagnie de Chamonix, nous initie aux plaisirs du rocher et de la glace.  Par Volodia Petropavlosky

Pourquoi gravir un sommet  ? «  Parce qu'il est là  », disait l'alpiniste anglais George Mallory à propos de l'Everest il y a un siècle. Toutes proportions gardées, notre groupe est animé de la même envie  : découvrir ce monde de l'altitude qu'on dévisage du regard avec envie sans trop oser franchir le pas. Les participants de cette semaine sont des habitués de la montagne, ce qui n'est pas toujours le cas.  Gérard est coureur, Benoit skieur et Olivier adepte de triathlon. Pourtant, aucun n'est alpiniste.

Nous sommes ici car nous voulons ressentir le vide sous nos pied alors que nos doigts s'agrippent à un minuscule morceau de roche et éprouver la sensation de la glace qui craque sous nos crampons. C'est précisément l'objectif du stage, qui se veut accessible à tous, sous réserve d'être un minimum débrouillard et un peu sportif. Pendant les trois jours du stage «  Alp'initiation  », Xavier  Vimal, 42 ans, et guide de haute-montagne à la célèbre compagnie des guides de Chamonix, va nous inviter  dans son univers

Après un briefing devant les bureaux de la compagnie, direction le rocher des Gaillands pour la première journée. Ce site école est situé dans la vallée, à quelques minutes de voiture de Chamonix. Avec ses parois adaptées à tous les niveaux, il est parfait pour apprendre les fondamentaux de l'escalade. Nous enfilons les baudriers et Xavier nous explique comment s'attacher et assurer son partenaire. Il pose deux cordes. Comme nous sommes quatre, nous évoluerons en binômes, sous son oeil attentif. «  Mon objectif est de vous mener vers l'autonomie  », explique notre guide.

Munis de nos chaussons d'escalade, qui permettent de ressentir toutes les aspérités du rocher malgré leur inconfort, nous grimpons nos premières voies cotées 4+, soit l'un des premiers niveaux de difficulté. Il faut sentir ses prises et lever la tête pour trouver la voie, le tout de plus en plus haut. Par manque de confiance au début, on lance souvent des phrases comme «  prend sec  !  », pour demander au compagnon resté en bas de tendre la corde. Un conseil  :  ne pas être trop apeuré par le vide.

Chacun prend ses marques. Le calme et les conseils du guide aidants, nous gagnons en confiance. On s'aventure sur des voies plus difficiles, cotées 5+.  Les doigts tâtonnent la pierre jusqu'à trouver l’irrégularité qu'ils cherchaient. On se retrouve rapidement au bord de nos limites. Xavier le sait, mais il nous encourage quand même à avancer car il nous sent débrouillard. «La courbe de progression est vraiment impressionnante  », remarque Gérard en fin de journée. En guise de dernière manœuvre, nous apprenons à descendre en rappel. Un avant goût de ce qui nous attend le lendemain. (...)

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